Morbier d'hier à aujourd'hui

Selon toute probabilité, la plaine des Marais était autrefois un lac qui, au fil des temps, disparut avec le ruisseau qui en sortait à la Combette au Valet.

Cette disparition relativement récente entraînant l’assèchement du ruisseau ou BIEF, a donné son nom au pays BIEF-MORT ou MORBIER

 

Nous connaissons peu de chose sur la période écoulée entre le 1° et le  13° siècle, sinon l’apparition, vers l’an 430 de deux ermites venant d’Izermore.  Ils se nomment ROMAIN et LUPICIN ; ils construisent leur monastère respectif, et de là, essaiment dans toute la région, y fondant, pour plusieurs siècles, un pouvoir spirituel et temporel.

Jusqu’en 1742 date à-laquelle fut créé le diocèse de SAINT CLAUDE, les terres appartenaient aux évêques des Diocèses de LYON et BESANCON. La limite de ces terres était formée par la Bienne et l’Evalude. C’est ainsi que LA RIXOUSE, MORBIER, BELLEFONTAINE et MOUTHE sur rives droites faisant partie du Diocèse de BESANCON et rives gauches LONGCHAUMOIS, LA MOUILLE, LES ROUSSES, BOIS D’AMONT, de celui de LYON.

Des travaux de recherches indiquent qu’il existait avant occupation romaine une voie de communication reliant la vallée de la SAONE à GENEVE par le point de Lemme, Le Mont Noir, Morbier, Les Rousses par TRELACE, SAINT CERGUE, NYON.

Les plus anciennes archives datant de 1390, indiquent : « des colons venus du Grandvaux, obtiennent de l’Abbaye en Grandvaux, plusieurs accensements sur le territoire de Morbier ». C.A.D une concession d’exploitation perpétuelle, moyennant redevance, de terre qui reste propriété du Seigneur.  Cela laisse supposer que cette contrée était habitée depuis longtemps avant 1390…. ?

Quelques décennies plus tard, autour de 1430, des colons PICARDS et NORMANDS obtiennent par abbés interposés, l’autorisation de s’installer  dans les  Combes de Morbier, en qualité de mainmortables. Peut-être, doit-on à ces immigrants, le patronyme BAILLY qui s’est conservé en Normandie sous sa forme primitive de BAILLIF et que l’on retrouve sur le plus ancien registre paroissial de Morbier. De BAILLIF à BAILLY il n’y a qu’un pas.   

                                              

 

 

 

 

 

 

 

 

Autre son de cloche, « Les BAILLY auraient leurs origines dans le Sud-ouest de la France, DIXIT ABBE BERTHET, Cure de SELLIERES » à vérifier.

Morbier qui, en 1550, a construit sa propre chapelle, devient paroisse automne en 1593. Son premier curé se nomme Pierre ROUX

On sait qu’avant 1570, et jusqu’à la révolution, la communauté de MORBIER est présidée par un échevin assisté de deux commis, dont la charge principale est l’établissement du rôle des impôts directs au profit de Trésor royal. Le rôle de 1677, fait état de 150 contribuables. Sont exemptés ceux qui ne sont pas propriétaires ou ne disposant pas de revenus suffisants. A cette époque, ne devient pas citoyens de la communauté qui veut. Les archives conservent un acte « d’habitandage »  de 1609. L’étranger doit être agréé par les habitants et acquitter un droit d’entrée notarié.

Des épreuves épidémies de peste, choléra, pillages, guerres, famines n’ont pas   épargné les Morberands.

Cette société vivant en autarcie, cultivant l’orge, l’avoine, élevant du bétail et travaillant le bois, a commencé à développer d’autres activités artisanales en fin du 15° siècle.  Sur le ruisseau des Pontets et de l’Evalude  sont installés des moulins à grains, battoirs, foules. L’insuffisance de l’énergie procurée par ces ruisseaux, notamment en période d’étiage oblige les artisans à s’installer sur le cours de la Bienne qui offre des possibilités d’installations d’ouvrages capables de façonner le fer extrait en Franche-Comté.

                                                             

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dès lors, les petites forges familiales affluent. Ce travail d’appoint permet, surtout durant les longs hivers   d’améliorer le niveau de vie des habitants. Avant 1789 on dénombrait à Morbier plus de 500 forgerons-cloutiers. Sachant cela, on explique mieux l’évolution rapide de notre industrie vers l’horlogerie puis ensuite vers la lunetterie et autres….

Ici, il apparait nécessaire de préciser que l’horlogerie n’a pas été inventée à MORBIER.

Déjà depuis des siècles, d’habiles artisans étrangers construisaient des horloges sur commande et sur mesures, qui constituaient des pièces uniques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les frères MAYET, originaires de Savoie, émigrés vers 1650 dans la région pour fuir les persécutions calvinistes, possédaient des connaissances solides en horlogerie. Installés à MORBIER, ils entreprennent la fabrication d’horloges simples, robustes, en y apportant de constantes améliorations, comme l’échappement de leur invention. Dès 1675, ils mettent au point le système du balancier. Cette horloge se vendra bientôt partout sous le nom de COMTOISE DE MORBIER, d’où sa qualification de « Berceau de l’horlogerie ».

Bûcheronnage, menuiserie, tavaillons en ajoutant la construction de caisses d’horloges. Ce développement n’entravera pas les activités agricoles puisqu’en 1850, trois fruitières fabriquent 27000 kg de gruyère par an et 26000 kg de fromage Septmoncel définitivement dénommé Morbier, fin du 19° siècle sont produits dans les familles.

L’évolution de la population est difficile à cerner, un document indique qu’en

1659 : 116 habitants

1688 : 238 habitants

1755 : 1320 habitants

Lors de l’élection du premier Maire de Morbier, Jean Baptiste MOREL en 1790, la population comptait 1957 habitants. 2090 âmes en 1836 justifient la construction de l’Eglise actuelle. Puis 1433 habitants en 1911 ; 1002 en 1921 ; 936 en 1936 ; 886 en 1946 et 2001 en 1990.

                                                              

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les activités économiques, comme les habitants  ont évolué. Il ne reste plus que 3 bistrots sur 12 avant-guerres et 5 exploitations agricoles sur une trentaine, au profit d’une expansion sportive et touristique.

Avec les progrès techniques, la mondialisation, le poids de la concurrence et autres handicaps, notre potentiel économique régional s’est fragilisé. Il faut compter sur la volonté, l’audace, la solidarité et l’ingéniosité  de tous pour franchir ce cap difficile, afin de pouvoir travailler et vivre dans ce pays auquel nous sommes attachés.

 

                        Un grand merci à Paul BAILLY-BASIN,qui a procuré l’essentiel des documents, permettant de rédiger ces pages.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          

                                              

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